Comment peut-on associer ces trois personnes, les Bretons et la langue bretonne, qui ont si peu à voir ensemble, à priori?
Nous , Bretons, avons eu quelques surprises ces derniers temps.
Nous avons appris, alors que tous les Etats civilisés du monde ont désormais l´obligation, en application des déclarations universelles, des principes généraux du droit, de la Convention européenne, de tout mettre en oeuvre pour que les parents puissent transmettre la langue de leurs aieux à leurs enfants, de leur offrir un enseignement approprié, dans les écoles financées avec leur deniers, de former des maîtres dans les mêmes conditions, que le chef de l´ Etat et son premier ministre claironnent partout qu´ils n´ont pas l´intention de faire réviser la Constitution de l´Etat Français, ni de ratifier la Charte des langues dites « minoritaires ».
Le but est clair: il s´agit d´éradiquer les langues des vieilles Nations qui ont été, malgré elles, par les malheurs de l´histoire, incluses dans « l´Hexagone » : les Basques - dont nous souhaitons qu´ils accèdent rapidement au Statut d´Etat associé au sein de l´Union européenne, après réunion avec les espagnols membres de leur famille -; les Alsaciens; les Corses, et, bien sûr, les Bretons.
Tout le monde sait, en France, que la langue bretonne a été assassinée, d´une manière consciente et voulue, au cours du XIX ème siècle, par une politique d´humiliation de la population, d´interdiction de s´exprimer dans notre idiome national, plus antique que le français, par des sanctions dont les plus abominables furent la suspension des prêtres qui s´obstinaient, malgré les directives ministérielles, à prêcher dans la seule langue parlée par les populations dont ils avaient la charge, et DE REFUSER LA COMMUNION AUX ENFANTS s´ils n´avaient acquis un niveau jugé « suffisant » (selon les critères fixés à Paris). Ces monstruosités ont laissé des traces profondes dans les consciences. On veut maintenant éradiquer TOTALEMENT notre langue. Le calcul est simple: il disparaît chaque année 20000 bretonnants environ. Les pouvoirs publics autorisent la création de quelques classes bilingues chaque année: dans dix ou vingt ans, la langue bretonne aura totalement disparu. Mais, comme il le fait maintenant, l´Etat français se vantera d´avoir créé les structures adéquates, et prétendra que c´est nous qui n´avons pas su en tirer parti.
Nicolas Sarkosy vient de déclarer qu´il « se fout des Bretons ». Nous le savions. Qui pouvait croire le contraire?
Après quoi, il s´est embarqué sur un navire breton, celui de l´industriel quimpérois Bolloré.
Nous n´avons rien contre les milliardaires qui promènent les chefs d´Etat sur leurs bateaux de plaisance. Ce sont des hommes comme les autres; ils sont créateurs de richesse et d´emplois.
Mais dans le contexte présent, la Bretagne ne devait pas être mêlée à cela. Les Bretons ne se sont pas senti honorés par cette ballade en Méditerranée. Pour ce peuple, habituellement très pudique, cela sentait le nouveau riche, voire la vulgarité. M. BOLLORE a eu tort. Il devrait soigner ses fréquentations, en tout cas s´abstenir de se montrer avec ceux qui se « foutent » du peuple auquel il appartient. Il n´était pas informé? Il aurait du l´être. La Bretagne n´est pas seulement humiliée, elle est furieuse. Un média bretton important vient de titrer: « Sarkosy: un personnage indécent indésirable en Bretagne ».
Tous les Bretons ne peuvent que partager cette opinion.
L´Ecosse est en train de renaître à la Dignité. La Bretagne compte désormais des chefs d´entreprise et des financiers qui comptent parmi les plus importants du monde occidental. Ceux là ont, indiscutablement, les moyens matériels et moraux d´exiger que la Bretagne, sans cesser de faire partie de l´Europe, accède au même statut, au minimum, que celui de l´Ecosse.
QUE FONT-ILS DONC?
LEUR INACTION, DANS CE DOMAINE, EST EN TRAIN DE DEVENIR INACCEPTABLE.