Louis de Beyre chante en français, en italien, en allemand, en latin, en napolitain, en breton, en hongrois, en russe.
Né en Bretagne, il se destine d´abord à la médecine et au droit. Parallèlement, passionné de toujours pour la musique, il étudie le chant avec des Maîtres eéputés, de notoriété nationale ou internationale :
Henri Legay de l´Opéra de Paris,
Arkady Volodos du Kirov,
Ugo Ugaro,
Georgette Rispal de l´Opéra de Paris,
Marcelle Chadal, auteure-compositeur, et accompagnatrice célèbre, alors octogénaire, le décide à passer aux actes : il fait son premier concert avec elle.
Hostile à tout ostracisme en matière de musique, il pense que tout chanteur, à condition de respecter les caractères intrinsèques de sa voix et de sa personnalité, peut interpréter avec un égal bonheur la musique la plus élaborée et la musique la plus populaire, pour autant, bien entendu, qu´elles soient belles. Chaliapine, Gigli, Georges Till et d´autres partageaient cette conception. Aussi chante-t-il avec autant d´aisance et de plaisir la musique profane, la musique religieuse, l´opéra, lamélodie, l´opérette.
Il a pris pour devise cette profession de foi de son compatriote, le compositeur J. Guy ROPARTZ :
" On peut TOUT se permettre : un musicien qui possède son métier ne doit avoir d´autres lois que son bon plaisir, sa sincérité et sa passion ".
Prix de mélodie, Prix d´opérette, Prix Piardon, Lauréat de l´épreuve d´opéra au concours de la scène française (1938). Sélectionné au concours d´excellence Léopold Bellan (1988). Prix au concours Léopold Bellan (1988) organisé par la Fondation Léopold Bellan.
Nombreux concerts en France et à l´étranger dans des lieux prestigieux :
En 1995, il devient conseiller artistique de la Fondation Cziffra.
En 1996, il fonde l´ensemble « Sortilèges ». Il a créé des oeuvres contemporaines (de Jean LANGLAIS et de Yvonne DESPORTES notamment).
Ce n´est pas rien que d´avoir rencontré Jean Langlais! L´homme avait la réputation d´avoir un très mauvais caractère : toujours bougon, toujours en colère, toujours mécontent ; aussi exigeant pour lui même que pour les autres ; perfectionniste, il n ´aimait ni les médiocres, ni les conventionnels, ni les paresseux. Toujours au travail, producteur infatigable d´une oeuvre monumentale, qui comportait d´authentiques chefs d´oeuvres, et beaucoup d´autres qui n´ont pas été comprises de son temps, et ne le seront jamais.
Je ne relate ici que mes impressions personnelles, sans aucune préoccupation de sa biographie, ni de sa vie, ni ce que les uns et les autres ont écrit sur lui, ou pensé de lui. Seul m´intéresse ici, pour ceux qui écriront de nouvelles biographies sur lui, ce que fut notre brève relation personnelle. Je l´ai rencontré, je crois, en 1987, peut être en 1988, pas après cette époque. Il avait pris en affection l´une de ses élèves, qui avait été, dans son extrême jeunesse, un phénomène musical, une sorte de petit prodige. Anne Marie Barat, alors âgée d´un trentaine d´années, était entrée au conservatoire national de Paris, rue de Madrid, à l´âge de onze ans, ce qui est exceptionnel. La récolte fut assez décevante. Certes, elle eut accès aux plus grandes tribunes européennes, mais, l´ayant eue comme accompagnatrice, et effectué plusieurs tournées avec elle, je pense que son art des relations y avait été pour beaucoup, après avoir tant condamné ce qui, à cet âge de ma vie, me semble un péché très véniel, tant il est devenu la commune démarche des musiciens actuels. Anne Marie avait le privilège de répéter sur l´orgue personnel du vieux Maître, rue Duroc, et c´est là, donc, que nous prépârames notre première tournée en Bretagne, à deux pas de la prestigieuse place de Breteuil, dans l´un des quartiers les plus huppés de la capitale. Jean Langlais, organiste de génie, était aveugle. Il jouissait d´une immense estime internationale, et était, avec Messien, l´un des compositeurs français (breton, est-il plus séant de dire), joués dans le monde.
Ce n´était pas un petit privilè d´être reçu par lui.