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L´ identité de la Bretagne et des Bretons
Il y a tant et tant de rubriques, d´articles, de livres, de thèses, d´écrits
de toutes sortes sur l´Identité bretonne, que nous courrions le risque, si nous
avions retenu, nous aussi, ce titre pour traiter de ce sujet si capital pour
nous, de tomber sous le coup de la contestation pour usurpation d´une appellation
déjà contrôlée. Il y a quelques siècles, un auteur français (j´ai oublié son
nom, et n´en ressent aucun regret) affirmait que les bretons sont un peuple de
plaideux. Lorsque nos voisins nous ont envahi, à la fin du XVème siècle, se sont
emparés de toutes les commandes politiques, administratives, judiciaires, financières,
et se sont assurés de suffisamment de collaborateurs pour tenir le tout, on s´est
aperçu, en effet, que celà est vrai. L´immense juriste Planiol raconte, dans
son remarquable Traité sur l´Histoire des Institutions de la Bretagne, que les
procès, en Bretagne, pouvaient durer jusqu´à... deux siècles.
On a mis bon ordre à tout celà, pour l´essentiel; c´est heureux. Mais, chacun le sait, les Bretons ont la
mémoire longue. Très longue. Je connais quelques uns qui, chaque jour, vivent un calvaire mental. Comment celà
a-t-il pu arriver? Comment les Français ont-ils pu envahir et détruire la Bretagne, anéantir ses Institutions
politiques - en particulier parlementaires -, acheter les consciences, et publier unilatéralement un acte qu´ils ont eu
l´audace d´intituler Traité de Réunion de la Bretagne à la France - comme si ce n´est pas une
ineptie de seulement penser que les Bretons, au XVIème siècle aient jamais voulu se réunir avec les Français,
leurs ennemis millénaires, détestés depuis toujours -, violer au jour le jour les engagements solennels
proclamés par L´Edit de François Ier du mois d´aout 1532, humilier ce peuple vénérable en
rayant leur pays de la carte internationale, puis les lobotomiser, après 1789, en détruisant leur langue, leur culture
, leurs coutumes, et surtout en leur interdisant de s´intituler Nation, ce qu´ils furent depuis l´origine, ce
qu´ils sont encore, ce qu´ils resteront, envers et contre tout. Outre la douleur , les déchirements et les drames
que l´on a infligés à tout un peuple, on commence aujourd´hui à y voir clair, et surtout à
parler. On réalise aussi le ridicule et la sottise de ceux qui ont voulu faire de la nation voisine le phare de
l´Univers. Qui oserait, aujourd´hui écrire, comme l´a fait l´historien Michelet, la phrase suivante:
Le jour ou, se souvenant qu´elle fut et qu´elle doit être le salut du genre humain (sic!), la France s´entourera
de ses enfants, et leur enseignera la France comme foi et comme religion (resic !), elle se retrouvera vivante et solide comme le
globe .
Notre propos, au moyen d´articles, de chroniques, d´extraits des grands textes historiques - y compris de nos historiens
bretons, ceux qui n´ont pas cédé à la falsification de l´histoire ni aux idéologies, ni aux
intérêts de carrière -, politiques, sociologiques, philosophiques, est d´initier un large débat
sur Notre Identité Bretonne, ce qui est aujourd´hui possible, puisque les Déclarations universelles, la
Convention européenne des Droits de l´Homme, les Principes généraux du Droit, les décisions des
Cours suprêmes de tous les Etats civilisés, non seulement nous y autorisent, mais nous invitent à le faire,
dans l´intérêt même du genre humain. L´Europe toute entière, aussi, nous montre
l´exemple: L´Ecosse, le Pays de Galles, l´Irlande, la Catalogne, le Pays basque, la Lettonie, la Lithuanie,
l´Estonie, la Croatie, la Slovénie, la Slovaquie, la Macédoine, d´autres pays encore, nous montrent
l´exemple. Demain, personne ne doit en douter, la Bretagne sera Bretonne. Son avenir se décidera à Nantes et
à Rennes, ses deux villes capitales, avec le consentement des Bretons, et non ailleurs.
J´arrête net tout propos imbécile et attardé, qui nous imputerait, en faisant celà, de cultiver des
sentiments anti-français. J´aime la France aussi. J´y vis depuis 40 ans. J´y ai été bien
accueilli; j´y ai effectué plusieurs carrières. Les Français sont comme les autres peuples; je pense
même, par expérience, qu´il y a davantage de braves gens chez eux qu´en Bretagne. Aucun de nous n´a le
droit de les accuser de ce que leurs ancêtres ont fait à la Bretagne. A une certaine époque, ils ont
été les plus forts, nous avons été les plus faibles, voilà tout. Si nos armées avaient
été plus puissantes que les leurs, à l´heure des grands conflits, qui sait si nous n´eussions
été pires!
Mais nous avons le droit de réfléchir sur nous mêmes, et de nous reconstruire, y compris au plan psychologique,
car cinq siècles de domination française ont laissé des traces psychologiques profondes. Nous avons souffert,
comme les autres peuples conquis, du syndrome des vaincus, que les psychiatres connaissent bien, même si nos historiens
bretons actuels, pour un certain nombre d´entre eux, ne savent pas ce dont il s´agit. Notre avenir, au sein de
l´Europe ou ailleurs, comprendra nécessairement l´extinction de notre contentieux plus que millénaire avec
la France. Peut-être même deviendrons nous ce que nous n´avons jamais été: des amis. C´est ce que
je souhaite personnellement.
Docteur Louis Melennec
Histoire et Identité est un groupe d´historiens Bretons dont le but est de restaurer la vérité sur
l´Histoire de Bretagne.
Le fondateur du groupe est le Dr Louis Mélenec. Louis Mélennec est Docteur en droit et en médecine,
Diplômé d´études approfondies d´histoire, Diplômeacute; d´eacute;tudes supérieures
de droit public, de droit privé, de droit pénal, Ancien chargé de cours des facultés de droit et de
médecine, Ex Consultant près le Médiateur de la République Française, Ancien élève de la Sorbonne et de l´Ecole des Chartes de Paris.
Paris: le 3/04/07
communiqué de: Histoire et Identité
Le porte parole: Louis Mélennec