Réponse à M. et Madame G.
le 4 novembre 2007
-
1- SUR LE PREMIER POINT.
Vous me demandez si, ayant pris conscience que, le prétendu Traité de 1532 étant nul de nullité absolue, nous disposons d'une action devant un Juridiction internationale, pour faire constater que la France n'est pas chez elle en Bretagne, pas plus que les Bretons ne sont chez eux en France.
Il n'y aurait de recours auprès d'une juridiction internationale, QUE SI LES BRETONS ETAIENT UNIS.
Ils ne le sont pas: chacun, dans son coin, passe son temps à médire de son voisin, au lieu de s'entendre sur un projet commun: la BRETAGNE.
Ceux qui auraient une chance d'être le mieux entendus, tirent parti de toutes sortes de manières de la situation actuelle (vous me comprenez, ne soyons pas plus explicites), et se gardent de rien faire, si ce n'est DE SUIVRE LE MOUVEMENT, pour s'en prévaloir après, c'est à dire pour tirer les marrons du feu à leur bénéfice.
Dans l'état présent des choses, une action judiciaire échouerait.
Dans ce genre d'affaires, les magistrats internationaux sont sous influence, ne serait-ce que parce que les juges sont NOMMES par leurs Etats respectifs, et que, s'ils tentaient de statuer selon le Droit, ils seraient exclus de la prochaine nomination.
Je n'exprime pas là une opinion personnelle, mais une certitude: voyez ce qui se passe à l'ONU, et les manoeuvres dégoûtantes, publiées quotidiennement par la presse, sur le pourquoi et le comment des décisions qui sont prises par cette vénérable et indispensable (mais non respectable) Institution, et les pressions dont les uns et les autres sont l'objet, au vu et au sus de tous.
Pour la Bretagne, les choses n'en resteront pas là indéfiniment, croyez le bien.
- 2 - SUR LE SECOND POINT.
Vous soulignez qu' IL Y A UNE REELLE PRISE DE CONSCIENCE DE LA SITUATION BRETONNE, que vous constatez autour de vous, de jour en jour.
C'est tout à fait exact. Les choses évoluent, assez rapidement me semble-t-il.
C'est à quoi, avec d'autres, je travaille depuis longtemps.
Les textes que je publie, à ce stade, n'ont pas d'autre but que de faire lever la graine.
Les insultes de Nicolas Sarkosy, d'une manière très opportune, ont jeté de l'huile sur le feu, et ouvert les yeux à plusieurs dizaines de milliers de personnes: sans le savoir, sa grossièreté nous a rendu service.
Ce n'est qu'un début.
Lorsqu'une Nation a été anesthésiée pendant plusieurs siècles, brimée dans son expression culturelle, privée de sa langue, interdite de s'exprimer, humiliée, le renversement de la tendance exige de la patience, du temps, et une forte détermination.
MAIS LORSQUE LE MOUVEMENT EST LANCE, IL NE S'ARRETE PLUS.
La solution du problème sera politique. Lors des élections, les Bretons devront voter pour deux partis réellement issus d'eux: un de gauche, un de droite, pour que les deux tendances s'expriment démocratiquement, en gommant PEREMPTOIREMENT leurs griefs personnels.
Les chefs des deux partis en cause devront se respecter, en aucun cas s'invectiver (du travail en perspective, compte tenu des habitudes locales!).
Munis de vrais députés - désignés PAR EUX, et non pré-accrédités par des états-majors incompétents, siégeant ailleurs qu'en Bretagne -, les Bretons pourront s'exprimer, d' UNE MANIERE SOLIDAIRE, très ferme, et EXIGER de l'Etat français - en aucun cas demander ou solliciter, la fierté bretonne s'opposant absolument à ce type d'abaissement -, ce que les Ecossais, les Gallois, les Catalans ..... ont obtenu.
La France est coupable, certes, de s'opposer par la force au Droit International, de continuer sa politique d'acculturation, de continuer à faire disparaître notre vieille langue Nationale, de maintenir un mur de la Honte qui coupe en deux le Pays, de refuser, comme vous le dites, d'accorder à la Bretagne ce que l'Etat Espagnol a accordé aux différentes composantes de l'Espagne ...
Mais si elle est en situation d'agir ainsi, c'est qu'il N'Y A RIEN EN FACE D'ELLE.
La culpabilité des Bretons est bien plus importantes que celle des Français.
Que les Bretons aient dû s'incliner après les invasions militaires de 1488 et de 1491, après la destruction de leur Pays et de leurs armées, cela peut se comprendre (encore que les trahisons ont été nombreuses en Bretagne: Rohan, Rieux, Avaugour, Françoise de chateaubriand, Laval-Chateaubriand, nommé "Gauleiter" par François I er )..
Mais aujourd'hui, nous disposons d'armes juridiques terribles, pourvu que l'on sache et que l'on veuille s'en servir: les DECLARATIONS DES DROITS DE L'HOMME, les PRINCIPES GENERAUX DU DROIT, LES CONVENTIONS INTERNATIONALES, en particulier la Convention européenne des droits de l'homme, etc, etc......
Si la situation perdure en Bretagne, c'est que de nombreuses personnes y
trouvent intérêt (vous savez de quoi je parle), et QUE LES AUTRES RESTENT
INERTES.
Croyez vous que les Etats Anglais, Espagnols, et autres aient offert
aux Nations Ecossaise, Galloise, Catalane, Basque....., dans des pochettes
surprises, des statuts leur permettant de retrouver, au moins en partie,
leur dignité bafouée?
Les Ecossais ont raison de se moquer de nous: "Commencez
par élire de vrais députés, après, nous serons disposés à discuter avec vous",
m'a dit l'un d'eux, lors du funeste festival de Lorient, ou la Ministre déléguée
par l' Ecosse fut fraîchement accueillie, et s'en plaignit, donnant une gifle à ceux
qui l'avaient cherchée.
LES BRETONS ONT LE SORT QU'ILS MERITENT. S'ils veulent continuer à vivre d'une
manière humiliante, TANT PIS POUR EUX.
Je pense autrement, vous le savez: je serai, pour ma part, HORRIFIE qu'on aille
en leur nom solliciter qu'on leur octroie quoi que ce soit.
C'est à eux de PRENDRE,
d'une manière ferme et déterminée, CE QUI LEUR APPARTIENT, depuis toujours.
Toute
autre manière de procéder serait déshonorante, et nous salirait.
Paris, le 4 novembre 2007
Docteur Louis MELENNEC
Ex consultant près le Médiateur de la République Française.